QUE S’EST IL PASSÉ ENTRE LA MISE À L’EAU ET LE DÉPART DE LA PREMIÈRE COURSE ?
Aurélien : C’était une vraie course contre la montre car entre un bateau qui est mis à l’eau tout nu, c’est-à-dire une plateforme composite où aucun système n’est encore mis à en place, et un bateau prêt à partir 15 jours en course, il y a énormément de travail. Nous avons d’abord fait les premières navigations test en convoyant le bateau à Lorient. On a pu ainsi voir ce qui fonctionnait ou pas. Finalement on a beaucoup plus bricolé que navigué mais c’était hyper important pour aller naviguer dans des conditions de sécurité . À ce jour, le bateau n’est pas encore optimum au niveau performance. Il y a des systèmes que l’on doit inventer, il faut comprendre les efforts du bateau, les frottements etc. Nous sommes dans la période de mise en route pure du bateau, que ce soit au niveau électronique, de l’ensemble des bouts et de l’ergonomie à bord.
20 jours sur un bateau prototype c’est très très très court comme délais pour envisager une course comme les Sables-Horta. Il y a eu un gros boulot de la part de Marius, le préparateur Crosscall Sailing Team, qui n’a pas beaucoup dormi et de Lili qui est notre “boutologue”, en charge du matelotage sur le bateau. Nous avons finalement jaugé le bateau à 3 jours du départ, ce qui a nécessité de démonter entièrement le bateau puis de tout remonter.
"Ça été une course contre la montre, mais en même temps c’était hyper motivant !"
Aurélien Ducroz, skipper Class40 Crosscall
QUELLES SENSATIONS AVEZ-VOUS RESSENTI LORS DES PREMIÈRES NAVIGATIONS ?
Aurélien : Les premières sensations de navigation sont super bonnes, le comportement du Class40 Crosscall est hyper sein à la barre. Nous avons vu beaucoup de choses sur le convoyage en tirant sur le bateau au maximum. Même s’il manque encore quelques manettes, le bateau reste facile même dans des positions et conditions fortes. Nous avons commencé à découvrir les gros points forts du bateau qui est déjà monté à plus de 20 nœuds !
David : C’est rassurant d’avoir pu naviguer dans la brise avant une course où on part loin des côtes. Le bateau est à l’eau depuis très peu de temps, c’est une chance d’avoir pu faire une navigation jusqu’à 30 noeuds de vent en tapant quelques vagues au près, mis de la charge dans les écoutes et les safrans et de constater que structurellement rien n’a bougé.
QUELS SONT LES OBJECTIFS SUR CETTE PREMIÈRE COURSE ?
Aurélien : Prendre le départ de la course clôt le chapitre construction, préparation. Ça fait du bien, ça nous rebooste ! Cela fait deux mois que l’on ne dort pas beaucoup. Personne ne croyait qu’on allait être là et on y est ! Maintenant il y a un énorme boulot de développement et de compréhension du bateau. Ces 12 jours de courses vont être là pour ça et ça va être génial.
David : On part avec pas mal d’humilité. Il faut du temps pour comprendre le mode d’emploi du bateau. Nous sommes sur une carène très innovante dont il va falloir aussi trouver les manettes. C’est déjà une super réussite d’être au départ de la course, c’est l’objectif que l’on s’était fixé car rien ne remplace plus de 2000 milles au contact d’autres bateau, pour revenir avec de super sensations, pour se l’approprier et revenir avec quelques éléments de réponses. Compte-tenu du plateau, nous savons que quoi qu’il se passe, nous aurons de bons bateaux et de bons concurrents autour de nous pour se jauger.
LES PREMIÈRES IMAGES DU CLASS40 CROSSCALL EN NAVIGATION
GALERIE PHOTOS
LA WEBSERIE DU CROSSCALL SAILING TEAM
À travers une websérie intitulée « Gagner par l’innovation et la durabilité », le Crosscall Sailing Team et Aurélien Ducroz reviennent sur toutes les étapes du projet qui les mènera à la Route du Rhum 2022.