Entretien avec le Général de Division Marc BOGET
Pourriez-vous nous présenter vos rôles et missions au sein de la Gendarmerie Nationale Française?
Je suis le Directeur de la Stratégie Digitale et Technologique de la Gendarmerie Nationale placé directement sous les ordres de son Directeur Général, le Général d’Armée Hubert Bonneau. Aujourd’hui, le digital côté équipements, ce sont environ 300 systèmes d’information centraux, 4 000 serveurs, 80 000 ordinateurs et 100 000 téléphones portables.
Quels sont les enjeux auxquels la Gendarmerie Nationale est confrontée ?
Ils sont principalement au nombre de quatre : sécurité, interopérabilité, modularité, résilience. Les outils numériques que nous utilisons doivent donc remplir plusieurs rôles. Le premier, dans une perspective interne, consiste à aider le gendarme dans ses missions du quotidien, pour être plus performant, plus rapide ou encore en lui offrant des capacités dépassant celles de l’être humain. Le second rôle vise un meilleur accueil et une meilleure protection de nos concitoyens. Cela concerne les outils d’accueil et d’information du public au sens large et également des outils permettant d’effectuer de la prévention notamment dans le domaine cyber. Toute notre approche digitale doit servir nos lignes d’opérations avec des gendarmes bien commandés et bien formés, une action plus efficace, avec des gendarmes qui ont les bons moyens de travailler, et fiers de leurs conditions de vie et de travail. Le numérique vient irriguer ces 4 dynamiques.
![Portait du General BOGET](https://www.crosscall.com/dw/image/v2/BGFH_PRD/on/demandware.static/-/Sites-CROSSCALL-Library/default/dwf93e50d0/Blog/2025/02/PortraitGeneralBOGET-BriceLAPOINTE-24.jpg)
Credits: Brice LAPOINTE
![Mobile CROSSCALL gendarmerie](https://www.crosscall.com/dw/image/v2/BGFH_PRD/on/demandware.static/-/Sites-CROSSCALL-Library/default/dw712edc70/Blog/2025/02/CROSSCALL_gendarmerieJO.jpg)
Credits: Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
En quoi le programme NEO, dont Crosscall a remporté le second appel d’appel d’offres en 2021 avec la fourniture de smartphones CORE-X4 NEO et de tablettes CORE-T4 NEO, répond à ces exigences ?
Le terminal NEO détient une place stratégique au sein de notre système d’information. Nous considérons que, demain, il devrait devenir également notre ordinateur de bureau. C’est donc une pierre angulaire de notre stratégie. Vous comprendrez bien que le droit à l’erreur n’est pas une option avec la question essentielle du taux de panne. Nos équipements doivent être disponibles en tout temps et en tous lieux et bien évidemment résistants. Avec désormais plusieurs années de recul et le retour d’expérience de dizaines de milliers d’équipements en service, Crosscall répond parfaitement à ces exigences. Cette disponibilité garantie dans des conditions d’utilisation parfois extrêmes est d’ailleurs l’ADN de la marque française. Je n'entends pas parler des produits Crosscall de la part des équipes, ce qui est un excellent signe !
“Le terminal NEO détient une place stratégique au sein de notre écosystème d'information. Nos équipements doivent être disponibles en tout temps, en tout lieux, et bien évidemment résistants !”
Cet enjeu de disponibilité a été particulièrement crucial lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Pouvez-vous nous décrire les moyens humains déployés ?
Ils ont été à la taille de cet événement planétaire avec entre 15 000 et 35 000 gendarmes mobilisés par jour pendant toute la durée des deux olympiades. Nous avons pu compter sur l’appui de forces étrangères qui patrouillaient avec nos équipes sur le terrain.
Quelle est votre analyse de l’évolution des menaces liées à ce type de grands événements et comment mieux gérer les communications stratégiques dans ce contexte ?
L’actualité le souligne chaque jour un peu plus. La capacité à communiquer rapidement une information en toute sécurité est plus que jamais déterminante. Actuellement, près de 40 000 gendarmes et 60 000 policiers utilisent le nouveau système d’information STORM. Nous sommes en train de déployer un nouveau système, le Réseau Radio du Futur (RFF). Avec STORM, le téléphone est utilisé comme une radio en nous appuyant sur le réseau de l’opérateur, Orange. La force du système est de permettre ce que nous appelons la “priorité préemption”. C’est-à-dire que les données des forces l’ordre passent en priorité par rapport aux autres sur un réseau numérique avec la capacité de passer également en priorité sur un relais surchargé, le 31 décembre par exemple. Face à une situation exceptionnelle, le système va ainsi automatiquement privilégier des communications stratégiques pour permettre les communications au service de la défense des populations et du territoire. Demain, c’est-à-dire dès 2025, RFF va aller plus loin en s’appuyant sur deux opérateurs, Orange et Bouygues. Des derniers réglages sont en cours pour valider l’absence de pertes fonctionnelles et une parfaite résilience du système.
Les relations privilégiées entre Orange, Bouygues et Crosscall représentent-elles un atout dans le cadre du déploiement de STORM et de RRF ?
STORM a admirablement bien réussi son baptême du feu pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais nous savons tous que le sujet est complexe et nous devrons relever de nouveaux défis. Donc, le fait que tous les acteurs soient le plus en lien possible représente un gage de réussite et de déploiement facilité. La Gendarmerie Nationale est très attentive à l'engagement opérationnel des partenaires et à leur mobilisation collective pour faire en sorte que les projets avancent. C’est très important pour nous de savoir que face à une difficulté, nous allons tous nous retrousser les manches pour trouver ensemble des solutions.
![Gendarmerie Louvre CROSSCALL](https://www.crosscall.com/dw/image/v2/BGFH_PRD/on/demandware.static/-/Sites-CROSSCALL-Library/default/dw0eea7a0d/Blog/2025/02/CROSSCALL_gendarmerieLOUVRE.jpg)
Credits: Alex PANTLING / Getty Images via AFP
Justement, quelles relations entretiennent les équipes de la Gendarmerie Nationale avec les celles de Crosscall ?
Elles sont très bonnes, en particulier avec les équipes de l’Agence du Numérique des Forces de Sécurité Intérieure (ANFSI). Les échanges sont réguliers et fructueux. Ce n’est pas surprenant car, comme je vous l’expliquais, l’outil NEO est une brique essentielle en mobilité. Nous devons donc travailler main dans la main avec le fournisseur de la brique utilisée en mobilité. C’est le cas depuis 2021 avec une bonne qualité des relations et une bonne réactivité des équipes. Je formule le vœu que cela continue comme cela, ce dont je suis persuadé !
“Crosscall est une marque française, proposant des produits qui répondent à notre cahier des charges exigeant, avec un TCO performant. Beaucoup de cases sont donc cochées. ”
![Telephone CROSSCALL](https://www.crosscall.com/dw/image/v2/BGFH_PRD/on/demandware.static/-/Sites-CROSSCALL-Library/default/dw98e60046/Blog/2025/02/Telephone_CROSSCALL.jpg)
Quel est votre regard sur Crosscall ?
Nous sommes strictement soumis au code des marchés publics comme vous pouvez bien le comprendre. L’angle souverain, sur un équipement aussi stratégique en mobilité, représente indéniablement un critère important. Crosscall est une marque française, a su proposer des produits répondant à notre cahier des charges , avec un TCO performant. C’est ce qui lui a permis de remporter le marché !
Crosscall a récemment lancé le STELLAR-M6 qui intègre un élément de sécurisation contre les cybermenaces. Quelle est votre analyse de l’évolution de la cybermalveillance ?
Nous constatons une augmentation très forte de la cyberdélinquance. Chaque année, le nombre de vulnérabilités découvertes sur des systèmes d’information est battu. Le coût pour la société est majeur. Au niveau mondial, il est supérieur à 10 000 Md$ en 2024, pour des revenus allant de 1 500 à 2 000 Md$ pour les cybercriminels. La Gendarmerie Nationale est l’une des cibles privilégiées de ces délinquants. Voilà pourquoi la sécurité de nos systèmes d’information s’impose comme stratégique. C’est une des raisons qui font que nous développons nos propres systèmes d’exploitation pour nos téléphones.
Crosscall s'appuie sur une offre d’agrégation des usages, avec un téléphone qui peut remplacer jusqu’à 5 équipements. Pour vous, est-ce le sens de l’histoire ?
J'en suis convaincu. Aujourd’hui, les smartphones CORE-X4 NEO utilisés par nos gendarmes remplacent déjà les anciens terminaux radio dans le cadre du déploiement de STORM avec le module X-COMM de Crosscall. Demain, comme je vous précisais, je suis persuadé qu’ils viendront remplacer tous nos ordinateurs pour un opérationnalité renforcée mais aussi un coût de possession réduit. Ces deux leviers de performance sont parfaitement complémentaires.
Propos recueillis par Andy DEVRIENDT